Rubriques proposée par Iris Pointud

La soierie de Tours


Historique

En 1470, Louis XI décide de créer une manufacture à Tours, proche de son château. Il fait venir des ouvriers de Lyon. La profession s'organise et des corporations aux statuts rigoureux apparaissent. Tours est alors la capitale du royaume, la Cour contribue donc par son goût des étoffes précieuses au succès de cette nouvelle industrie.
En Touraine, les vers à soie sont élevés dans des magnaneries appelées "verreries" ou "verries". Elles étaient souvent situées au sein des anciennes galeries des carrières désaffectées. Les niches creusées à même la roche abritaient les vers à soie.

En 1550, Tours compte 85 000 habitants et le travail de la soie fait vivre près de 40 000 personnes - tisseurs, teinturiers, passementiers, rubaniers, brodeurs, marchands. On fabrique du taffetas, du velours, du damas et de luxueux brocards. Mais la concurrence des manufacturiers protestants chassés par la révocation de l'Edit de Nantes, installés en Angleterre et en Hollande, aura raison des fabriques locales seuls. En 1689, 120 métiers sont encore en activité.
Au début du XVIIIème siècle, l'activité reprend. L'habilité des dessinateurs de motifs est reconnue. Grâce à un arrêt du Conseil d'Etat de 1787, leurs modèles sont protégés pour 15 ans.
Durant les expositions universelles de1867 et de 1878, les étoffes de Tours obtiennent les plus hautes récompenses.
Les raisons du déclin :
- le choix d'une organisation centralisée des manufactures ne donne pas les résultats des petits ateliers multipliés comme à Lyon !
- les soyeux de Tours doivent payer une taxe à la douane de Lyon par où passe obligatoirement la matière première.
Seules les maisons Roze et Le Manach assurent encore la renommée de la soierie de Tours.

Les Trois Tours

Cette industrie de luxe longtemps rivale de Lyon par la qualité de ses productions, faisait vivre le tiers de la population active de la ville de Tours au XVIe siècle.
Aujourd'hui, les manufactures Roze et le Manach (dite des Trois Tours) assurent encore la renommée de la soierie de Tours.

La manufacture Jean Roze

Le passage au métier mécanique à permis d'ajouter à la collection de tissus de style et reproduction d'anciens, des créations contemporaines qui sont le fer de lance de la maison.

La cour d'Angleterre est cliente depuis le jubilé de la Reine Victoria, et le gouvernement hollandais a passé commande pour la restauration du château de Het Loo, qui est à la Hollande ce que Versailles et à Paris.


La manufacture des Trois Tours

Pour la maison le Manach c'est une tradition unique en France, l'usage des métiers à bras et les 4 000 réfèrences de soieries pour l'ameublement permet de répondre à n'importe quelle demande de la part des clients.
La clientèle n'a pas changé : conservateurs de châteaux et de musées, familles couronnées, décorateurs...
60% de la production est exportée vers la Grande-Bretagne et les USA.


Le dernier teinturier de la Soie

L'entreprise d'Henri Gardin perpétue le travail de la soie pour donner aux écheveaux écrus les teintes souhaitées.
Les modèles exclusifsque demande la clientèle nécessitent du goût et un savoir faire uniques pour reproduire le plus fidèlement possible les couleurs des échantillons.

Ci-contre: Les ateliers des soiries ont confectionné une chasuble pour le Pape à l'occasion de sa venue à Tours en 1996.