Rubrique proposée par Julie
Renard et Marie-Laure Deneken

"Le
Folklore de Touraine" Jacques Fereant, "Dictionnaire
des rites et coutumes" Maryse Leveel
Contes,
légendes, traditions
Couleuvre : A Ligueil, on croyait
que les couleuvres tétaient les vaches ; pour les éloigner
on plantait une branche d'aubépine fleurie sur le fumier près
de la ferme.
Daru
: Nom du chat sauvage et bête imaginaire : on envoie les naïfs,
à la " pêche " ou à la " chasse
au Daru " ou encore " au chavaneau ", lequel se chasse
dans le grenier !
A Vernou le " chavaniot " était un oiseau imaginaire
que les enfants devaient dénicher en haut d'un arbre.
Eau
: L'eau puisée à St Jean avant le lever du soleil, dans
un puits ou une rivière, a un pouvoir thérapeutique.
L'eau du premier seau tirée du puits se conserve toute l'année,
guérit de la maladie des yeux et sert de fortifiant. Cette
eau garantie des rats.
Employée pour le chaulage des semences, elle les empêche
de moisir. L'eau bénite est considérée comme
curative.
Entorse
: médecine populaire : on utilise une macération de
fleurs de lys dans de l'eau de vie.
Formule : dire trois fois en touchant l'entorse " Anté,
superanté, superentêté, Forçure, reforçure,
je te force et je te reforce ! ".
Enurésie
: les saints thérapeutes : St Côme et St Damien (Cénon)
; fontaine de Saint Pissou (Cénon).
On bénit l'eau de la fontaine et la chemise du malade. L'eau
doit être bue et la chemise portée neuf jours de suite.
Médecine populaire : faire coucher le malade sur une paillasse
de fougère mâle.
Manger une omelette à la souris et aux lombrics, ou mélanger
aux aliments des crottes de souris cuites au four.
Le persil soigne aussi de l'énurésie.
Saint
Crépin : Patron des cordonniers, sa fête est
célébrée avec un vin d'honneur. La corporation
du cordonnier, connue en 1468 à Tours avait son siège
près de l'Eglise des Carmes. Leurs saints Patrons étaient
Crépin et Crépineau.
L'eau
de la Loire : A Vouvray et dans les environs, une légende
voulait que l'on puisse se protéger des maladies des yeux.
Il fallait pour cela se laver dans l'eau de la Loire, le matin de
la saint Jean, avant le lever du soleil.
Epine
: Le bourg de Saint Patrice, doit son nom à l'ermite irlandais
Patrick d'où Patrice). Il y habitait une grotte dans laquelle,
la veille de Noël, il avait planté son bâton en
terre.
Il s'endormit en priant, à son réveil, il avait neigé
et son bâton était orné de feuilles et de fleurs.
Depuis ce moment, chaque année, l'épine refleurie à
Noël. Pour commémorer ce miracle, une chapelle fut fondée
par Patrick.

BASILIC
OU BASILIC ???
Une tradition tourangelle,
veut que le basilic soit un serpent dont le regard tue ; et qu'il
naisse dans un petit oeuf appelé "cocorre", pondu
par un coq et couvé par un crapaud ou un serpent du type Naja.
Les Tourangeaux appelaient le Basilic le Coccatrix, le Coquatrix,
ou le Coquatrus. Il est le roi des serpents, et a vécu en Touraine
et ailleurs. Il mourut à Bordeaux ; il s'était retiré
au fond d'un puits (dans la rue nommée par la suite rue du
Mirail). Un audacieux eut l'idée afin de vaincre ce serpent
d'utiliser un miroir qui refléta ses yeux mortels !
C'est le 26 juillet, qu'a lieu à Tours la traditionnelle foire
à l'ail et au basilic. L'achat d'un pot de basilic est rituel.
Les Tourangeaux ne l'utilisent pas comme condiment ; mais ils croient
qu'il évite de trouver "de l'ail aux serpents dans les
aulx". La plante est placée sur le bord de la fenêtre,
où elle chasserait les moustiques, conjure les serpents et
sert de porte bonheur. Selon J.M. Rougé, c'est "l'oranger
du cordonnier". Cette plante qui porte bonheur serait également
douée de propriétés aphrodisiaques (le mythe
du serpent sans aucun doute) .
AGNES
SOREL
A Villebourg, une légende
se rapporte aux amours célèbres de Charles VII et Agnes
Sorel.Elle raconte que les deux amants franchirent le Gué (gué
du roi) pour passer la nuit au château et chasser à courre
à Fontenailles. Une autre dit qu'après "sa bonne
aventure" avec le roi à Huismes, (château de...
Bonaventure! ), elle s'était réfugiée au château
de la Cour-au-Berruyer à Cheillé ; et que s'y confessant
à un ermite, la confession fut très longue... si longue
que le bâton de houx que le confesseur avait fiché en
terre, prit racine ! (près du Val d'Orfons (Ferriere-sur-Beaulieu),
il y eut rendez vous d'amour avec Charles VII et sa mie Agnès,
au lieu-dit "la Cave de Charles VII".)
L'ANE
ET LA TAILLE DE LA VIGNE
Tous les ânes s'appellent
"Martin" depuis que l'âne de St Martin révéla
la taille de la vigne en broutant celle-ci. En souvenir de cet âne,
St Martin est devenu le protecteur traditionnel des ânes et
des animaux.
BARBE
BLEUE
Une vieille croyance de
la Touraine du sud affirme que Bridoré a appartenu à
Gilles de Retz (sic Rougé). Il enfermait ses femmes dans un
cachot et en gardait la clef. Une légende raconte qu'un"Homme
noir", qui
chevauchait dans la forêt de Bernecay, enivrait les hommes,
et violentait les femmes en son château de Bridoré.
BARROU
On raconte que c'était
une ville très ancienne, et que son église avait été
bâtie par Saint Perpet. D'après la légende, cette
ville fut engloutie dans la Creuse à cause d'une fée.
En réalité, la Creuse avait changé de lit, et
il s'y produisait de fréquents glissements de terrains. Toutefois
on entendrait sonner les cloches de son
église lors des grandes fêtes à minuit, près
du village de Launay.
LE
BATON FLEURI
Il y a beaucoup d'exemples
en Touraine de son miracle, notamment avec St Martin, St Patrick,
et St François de Paule. Une légende veut que St François
de Paule planta devant Louis XI son bâton en terre ;
celui-ci devint un épineux et fleurit comme l'aubépine.
La légende ajoute que c'est un buisson d'épines blanches
qui fleurit près de Tours, au lieu-dit de "Saint Francois",
au bord du Cher.
CARMES
A Tours, le couvent des
Carmes, dont l'église desservait la paroisse de St Saturnin, fut édifié
grâce à la générosité de Louis XI. La légende raconte que celui-ci
fut secouru par un moine mendiant, qui lui donna sa mule et le produit
de sa quête. En ce temps-là, le futur Louis XI avait reçu l'ordre
de son père Charles VII de partir pour le Dauphiné, mais il avait
été détroussé par des Gascons, brigands et mercenaires des Anglais.
Heureusement, frère Jean était généreux et compatissant. Devenu roi,
Louis XI tint donc à le récompenser de son geste, ainsi que tous les
moines de cet ordre, qui firent des prières pour le roi et reçurent
régulièrement sa visite.
CERF
Le " cerf aux grandes cornes
" fait partie des animaux étrangers qui hantent les pays tourangeaux
et leurs contes. Une légende raconte que, vers 1275, à Ambillou, un
cerf, venant happer la lune dans les eaux d'un étang, fut pourchassé
par des hommes ; et qu'il se réfugia dans la chapelle dédiée à saint
Jean. Il dût sa grâce, aux prières d'un ermite qui desservait
cette chapelle. Le Cerf Blanc : Cette figure symbolique du cerf blanc
se confond avec celle du pèlerin. C.Gaignebet rappelle que l'homme
sauvage prend la forme d'un cerf blanc… poursuivi par le roi Dagobert.
Il est vrai que le cerf blanc sert de guide aux pèlerins, pour traverser
à gué le fleuve purificateur de la Voie Lactée, le 27 janvier à la
St Julien.
LE
CHEVAL
Naguère au Liège, la jeune
femme qui apercevait un cheval, et surtout s'il était blanc et remuait
la queue, était sûre de rencontrer un amoureux. Le fer à cheval fait
partie des nombreux porte-bonheur.
